II. Habitats, milieux de vie et adaptation

A.  D'après le roman Les Fourmis.

     L'auteur nous décrit l'univers et l'environnement des fourmis. Il donne plusieurs exemples d'habitats nécessaires à la compréhension générale du roman, tels que la fourmilière à dôme des fourmis rousses ("Formica Rufa") et la fourmilière arboricole tissée par des fourmis tisserandes que rencontrent les protagonistes de l'histoire. Ces dernières découvrent une nouvelle fourmilière et un nouveau moyen de communication : les moucherons. Ces fourmis arboricoles les utilisent pour communiquer sur de longues distances, comme des pigeons voyageurs. Egalement, l'auteur nous dévoile des fourmis dont la fourmilière est en amas : les fourmis Magnans d'Afrique. Elles sont capables de créer des ponts par dessus les cours d'eau grace aux sacrifices d'autres fourmis.
     Bernard Werber nous indique que les fourmis ne peuvent vivre seules et sont obligées de faire preuve de communautarisme. Elles forment "un même organisme". Pour se nourrir, la fourmilière organise des expéditions pour aller chercher de la nourriture, comme le fait le 327ème mâle au début de l'intrigue. Les fourmis pratiquent également ce qu'on appelle la trophallaxie. L'auteur appelle également ce comportement le "rituel du don du corps".
    Dans certaines fourmilières, les fourmis cultivent des champignons, culture qu'elles auraient découvertes durant la guerre "fourmis-termites". A la fin du roman, on apprend également que des fourmis montent des coléoptères pour se déplacer.
     Lors d'attaque de la fourmilière, les fourmis prennent peur et commencent à pratiquer la "danse de la peur". Cette danse se caractérise par des sauts, des claquements de mandibules et des crachats.
     En outre, la Reine peut décider de pondre ce dont la fourmilière a besoin : ouvrières, soldates, nourrices. Chez les fourmis naines, ou fourmis d'Argentine, chaque fourmi sexuée peut pondre, ce qui confère un avantage, surtout en temps de guerre : même si la reine meurt, les autres fourmis peuvent continuer de pondre.
     Durant le vol nuptial, l'accouplement tue le mâle et la femelle se retrouve seule lors de la fondation de sa colonie.

B. Les Fourmilières.

Une fourmilière est l’habitat des fourmis, elle a pour rôle de protéger la colonie et plus particulièrement la reine et les larves face aux agressions extérieures telles que les intempéries ou bien les attaques d'autres colonies. Il existe quatre types de fourmilières :
  • Les fourmilières en dôme, elle est la plus fréquente,elle est en fait "semi enterrée". On la repère au dôme de terre ou de brindilles ressortant de la terre.
  • Les fourmilières arboricoles, les fourmilières dans les arbres, en rassemblant les feuilles entre elles grâce à la soie sécrétée par les cocons des fourmis, celles-ci présentent une durée de vie très courte. 
  • Les fourmilières souterraines qui sont un ensemble de galeries irrégulières.
  • La fourmilière en amas, un type de fourmilière très rare qui se compose en fait du corps des ouvrières encastrées les unes aux autres. 

1. Les fourmilières en dôme.

     La fourmilière en dôme est un amas de terre et de différents matériaux issus de la forêt, qui cache à l'intérieur un dédale de galeries et de salles. Tout est prévu pour un maximum d'efficacité, rien n'est laissé au hasard. Par exemple, la couleur sombre du dôme permet de garder un maximum de chaleur, l'orientation de la fourmilière, sud-est, elle, permet de capter dès l'apparition du soleil, les premiers rayons lumineux. De plus, la température est régulée grâce à la fermeture ou à l'ouverture des entrées. Chaque espèce possède sa propre fourmilière. Par exemple, les fourmis du genre Messor font une sorte de réserve à graines, d'où le surnom des "moissonneuses" et donc va posséder des "greniers à graines" pour les entreposer.
     Voici à quoi ressemble une fourmilière vue de l'intérieur. Seules les salles communes à toutes les espèces seront détaillées :

http://membres.multimania.fr/dmouli/fourmiliere.html

     1. Haut du nid : Quelques soldats patrouillent près du nid en cas d'attaque.

     2. Solarium incubateur : C'est ici que les œufs mûrissent car la température est plus chaude.

     3. Entrées du nid : Trous pour rentrer à l'intérieur des galeries.

     5. Dépotoir : C'est ici que vont tous les déchets et les fourmis mortes.

     6. Salles des gardes : C'est ici que séjournent les soldats.

     7. Revêtement isolant : Le revêtement extérieur de la fourmilière est constitué de brindilles ou aiguilles de pins, qui permettent de se protéger des intempéries et avoir une bonne isolation.

     11. Salles des larves : Les nourrices s'occupent des larves et nymphes avec leur salive antibiotique.

     12. Salle d'hibernation : Une grande salle où les fourmis vont et y vivent au ralenti pendant les mois d'hiver.

     14. Salle des œufs : Les œufs sont entreposés et triés.

     15. Salle de la reine : La reine y pond ses œufs. Des ouvrières s'occupent d'elle en permanence.

2. Les fourmilières arboricoles :

     Ces fourmilières sont habitées par des fourmis tisserandes. Elles construisent des nids composés de feuilles hissées au sommet des arbres. Pour cela, les ouvrières doivent tout d’abord hisser de nombreuses feuilles au plus près de la reine. Puis les ouvrières tissent de longues chaînes avec leurs corps pour former un solide câble où les autres ouvrières passeront pour transporter ces feuilles. Puis ces chaînes de fourmis se coordonnent entre elles pour plier les feuilles apportées auparavant et donner sa forme au nid. Lorsque chaque feuille est positionnée, les fourmis la fixent avec de la soie larvaire. Cette soie est obtenue par extraction sur des larves arrivées à maturité. La fourmi stimule la larve avec ses antennes, la larve subissant cette réaction émet un fil continu de soie à partir d’une glande située sur leur tête. En séchant, cette soie durcit, ces fis sont alignés par milliers et forment une nappe résistante. En contre partie de leur facilité et leur rapidité de construction ces fourmilières sont peu robustes et les fourmis tisserandes sont contraintes de vivre de façon nomade.
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3. Les fourmilières souterraines.

     Les fourmilières souterraines ne sont pas uniquement composées d’un nid et d’une reine. Ces fourmilières sont particulièrement vastes, ce sont des centaines de nids reliés entre eux par des galeries souterraines formant un complexe ambigu comparable à une cité. Cependant ces fourmilières possèdent une structure intérieure comparable aux fourmilières à dôme en utilisant un système d’étages mais uniquement en profondeur. Chaque nid représente une ville dans cette cité possédant des devoirs et des rôles précis. Certaines fourmilières ont pour tâche de récolter la nourriture, d’autres le stockage de larves et d’autre encore la défense d’une partie de cette cité en possédant une puissante armée. Ces fourmilières sont les plus grandes, la plus massive est une fourmilière en Suisse qui possède plus de 100 millions sur plus de 70 hectares.


4. Les fourmilières en amas.

     Ce type de fourmilière est le plus rare parmi toutes les fourmilières existantes. Elles sont particulièrement situées dans les pays d’Afrique noire où la végétation y est peu dense. La fourmilière est constituée des corps de plusieurs millions d’ouvrières qui s’entourent autour d’un support tels que des branches. La reine sera placée au centre du support, donc de la fourmilière où la fortification sera la plus stable. Ces fourmilières sont également nomades et se déplacent par phase. Chaque phase sera arrêtée par la découverte de nourriture, de fourmis ennemies, de contraintes diverses ou bien de fatigue des ouvrières fourmis après plusieurs jours de mobilité. Les fourmis construisant ce type de fourmilière, comme les Dorylines Africaines, sont particulièrement agressives envers les autres formes de vie extérieure à leur colonie.


C. L'adaptation des fourmis à leur environnement.

     L'adaptation des fourmis se base principalement sur leur capacité à récolter de la nourriture pour leur colonie. La plupart des espèces des fourmis sont à prori omnivores, elles possèdent un régime alimentaire varié car elles sont contraintes d'adapter leur alimentation aux ressources présentes dans leur milieu de vie. Cependant toutes les fourmis possèdent une attirance vers les aliments sucrés tel que le nectar ou les fruits. De plus, les fourmis sont de très bonnes chasseuses, lorsqu'elles rencontrent un insecte, elles le mordent et l'empoisonnent avec leur acide formique. Une fois l'insecte pratiquement mort, la fourmi le ramène en direction de sa fourmilière où il sera partagé avec les autres.
     Toutes les fourmis possèdent deux estomacs, le gésier et le jabot. Le plus proche de la bouche est le jabot aussi appelé « estomac social ». Celui-ci est formé comme un réservoir à nourriture, une fois rempli, la fourmi ouvrière retourne à la fourmilière et exerce de nombreux bouche-à-bouche à ses compagnons et les larves présentes dans la fourmilière.
     Certaines espèces se sont spécialisées dans différents moyens de récolte. La fourmi rouge des Etats-Unis récolte les graines, les fourmis d'Amérique du Sud cultivent dans leurs fourmilières un champignon qui est entretenu par les fourmis et fertilisé par du « compost » à base de morceaux de feuilles préalablement découpées. D'autres encore, comme les fourmis rousses, gardent et protègent des pucerons qui, à maturité, donneront un liquide sucré appelé miellat. Ce liquide est un fortifiant ayant pour but d’accélérer leur croissance.

http://www.artezia.net/animaux/fourmis/fourmis.htm

  • La protection et la sauvegarde de la fourmilière.


     Selon l'emplacement de la fourmilière et le degré d'agressivité régnant autour de celle-ci, les soldates sont placées à l'extérieur de la fourmilière où bien à proximité des entrées ou encore devant l'entrée de la chambre royale. La reine pond un certain nombre de fourmis soldates selon si la vie est paisible ou bien un nombre important si de nombreuses colonies exercent une menace sur cette fourmilière en question. Cependant, une forte création de soldates exerce un sacrifice pour la fourmilière. En effet, si la reine pond des soldates alors le nombre de fourmis ouvrières diminuera et provoquera donc une baisse du développement de la fourmilière et une récolte de nourriture plus lente, cette étape sera « l'effort de guerre ». Lors d'une attaque hors de leur fourmillière, le 1er réflexe des fourmis est la fuite, cependant, lorsque la fourmilière est en danger les fourmis se battent jusqu'à la mort pour tenter de la sauver.
     D’autres colonies comme les Rhytidoponera vivant en Australie produisent des reines ailées, ceci permettra la colonisation d’autres territoires. Les reines de cette espèce pondent selon les conditions environnementales des reines de différentes tailles. Lorsque la température extérieure est froide, les reines sont plus massives et possèdent des réserves de graisses importantes tandis que dans les espaces tropicaux à forte chaleur, les reines sont plus frêles et survivent donc moins aisément. Une fois nées, ces reines procèdent à leur vol nuptial où elles s’accoupleront avec un mâle. Suite à cet accouplement le mâle mourra et la femelle à bout de force se posera au sol et produira ses premières ouvrières seule. Les reines peuvent également quitter la fourmilière accompagnée d’un groupe d’ouvrières, ce qui lui permettra une plus grande probabilité de survie.
     De plus, des chercheurs ont remarqués que cette même espèce parvient à faire perdurer sa fourmilière en cas d’infécondité de ses reines. La colonie ne produira plus de reines mais des ouvrières qui elles sont moins coûteuses et qui s’accoupleront et deviendront des pondeuses alternatives.

D. Réalité et fiction


     Le roman et la réalité s'accordent sur les habitats des fourmis. On trouve bel et bien différentes fourmilières selon l'espèce : certaines vivent dans des arbres, d'autres dans des dômes ou dans des galeries. En outre, Bernard Werber imagine certains procédés de communications et de transports inexistants chez les fourmis tels que les "moucherons messagers" ou les coléoptères transporteurs de troupe.

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